pour voix, famille de saxophones et bande magnétique
d’après Brillat-Savarin : 16′
1995 – 16′
(à Nicolas Prost)
Cinq parties peuvent être retenues dans cette pièce pleine d’humour, de fluidité et de vélocité : de la supériorité du goût chez l’homme par rapport à celui de l’animal ; de l’augmentation de la soif selon les circonstances ; de l’influence de la gourmandise sur le bonheur ; du bouilli réservé à ceux qui ne savent pas manger ; de l’apologie de la volaille par ses nombreuses manières de l’apprêter.
Le choix du dispositif alternant les 6/7 saxophones, la voix et la bande magnétique, annoncent un mode de composition à la fois ludique, énumératif et évolutif qui met en évidence la forme morcelée. La multiplicité et la taille des instruments, la rapidité des changements et la virtuosité, annoncent également un caractère s’adaptant à une forme théâtrale mais qui ne cesse jamais d’être pleinement musicale dans ses coïncidences du son et de ses mots joués. Ce jeu continu des couleurs va se terminer dans une coda. C’est en effet seulement vers la fin que se trouve un semblant d’unité : comme une mayonnaise qui aurait enfin prise et monte résolument dans la forme musicale pure.