1988 – 20’10
Le titre même de cette pièce l’oriente vers deux directions d’écoute possibles :
D’abord celle de la paraphrase d’un motif musical très connu qui devient ici l’image de l’hymne en général, objet poético-dramatique et archétypique dans l’élan de son galbe mélodique et l’essence de sa matière, à la fois couleur et épaisseur d’orchestres cuivrés et de choeurs indéfinis (travail sur le tempo, sur l’étirement du tissu sonore et sur la durée de la forme ; sur la fragmentation et l’éclatement de « l’air » apparaissant ou disparaissant du champ de la perception et de celui de la mémoire ; d’une approche enfin sur les leurres, les masques et les transpositions de la figuration de l’objet).
Puis celle qui touche à l’aspect dramaturgique de la présence humaine: les choeurs sont la substance vocale de l’hymne en même temps que les foules diverses accompagnant son déroulement; les personnages sont esquissés par ces surgissements morphologiques imagés ayant un rôle musical déterminé (râles, pas, etc.) et par ces figures d’enfants ne faisant que passer, comme une pause dans le climat et l’architecture de l’ensemble.