Né en 1940 à Talence, Jacques Lejeune suit ses études musicales à la Schola Cantorum (Daniel Lesur), au Conservatoire national supérieur de Paris (Pierre Schaeffer) et au Groupe de Recherches Musicales (François Bayle). Il entre au GRM en 1968 et s’occupe de la « cellule de musique pour l’image » où sont réalisés divers projets pour la scène et la télévision. En 1978, il lance à Paris les Ateliers de musique électroacoustique dans le cadre d’un partenariat de l’Ina-GRM et de l’ADAC/Ville de Paris. Il en conçoit le cursus pédagogique et en organise le fonctionnement.
En 2005, un livre-disques avec traduction anglaise est édité par Licences dans la collection «Sonopsys» . En 2006, un second livre paraît dans la série «Portraits polychromes» de l’INA, aux éditions Michel de Maule, avec des documents visuels et sonores, sur le site internet du GRM. Une trentaine d’œuvres sont publiées en disques. Il a été reconnu en France et à l’étranger plusieurs fois (Musica Nova, Prix Paul Gilson, Ars Electronica, 20ème anniversaire du CDMC, Grand Prix lycéen des compositeurs, F.A.U.S.T.)
La majorité de ses pièces évoque la vocalité dans une sorte de polyfigurisme d’images de la réalité et de figures métaphoriques. Il en propose le classement suivant, issu de la réalité ordinaire, du sacré ou de la mythologie humaine et animale, ou encore de la satire critique :
Depuis les années 2000, il entreprend un nouveau chantier sur les écritures croisées et continue son travail de création présent et à venir et revisite celui du passé. Il s’estime donc un compositeur aboutissant simplement à cette autre diffusion de ses musiques sur haut-parleurs se doublant d’images et de poèmes projetés.
Mais pour cette forme nouvelle (la fable musicale), il ne peut s’agir d’un produit mécanique vidéo-musical, de l’illustration décorative d’un genre par un autre. C’est toujours, pour lui, la musique qui doit diriger la fable, tout en tenant compte de la réflexion née de l’utilisation des écritures qui la croisent. Ce croisement des jeux du visuel et de l’oreille engage l’imaginaire dans une nouvelle complexité, vers un nouveau geste de sa modernité.
Le poème et le dessin projetés viennent alors en surimpression ou en distanciation du thème et de la forme pour s’ouvrir, de la sorte, davantage à la théâtralité ou la songerie poétique. Il en prend même parfois le parti antirrhétique ou celui du non-sens. Les fables terminées à ce jour sont La Ronde des animaux : 75’05, Berceuse pour un enfant de Palestine : 29’05 et Le Cantique des Cantiques: 65’18
Jacques Bonnaure, parle ainsi de lui dans La lettre du musicien de décembre 2000 : «Lejeune occupe, dans le monde de la musique électroacoustique, une place à part. Il est peut-être le seul dans cette galaxie musicale, à parler, non sans humour, le langage du conte et du rêve, de l’enfance et de l’amour, de la gourmandise et de l’érotisme ». Et Philippe Louvreaud, ajoute dans Bibliothèque(s) de mars 2006: «…La musique, à la fois rugueuse et touchante, brute et tendre, faite de froissements, d’agitations fébriles, de fourmillants clairs-obscurs, s’étend comme une « forêt électronique » où le matériau est affirmé sans préjudice à ses virtualités imageantes… Un catalogue exhaustif et minutieux, des résumés en anglais, une riche illustration originale font de cette publication précieuse le plus bel hommage qui se puisse rendre à une figure encore trop secrète de la musique d’aujourd’hui… »